Interviews

Yves Poullet

Qui de mieux placé que l'actuel recteur de l'Université, Yves Poullet, pour nous parler de la Faculté de droit? Étudiant de la promotion 1971, ancien assistant et professeur, doyen de l'institution pendant 11 ans et directeur du CRID de 1979 à 2010, Yves Poullet est en effet l'une des rares figures dont le parcours universitaire recoupe l'histoire de la faculté de ses débuts jusqu'à nos jours. Fort de ce vécu et de cette expérience, il revient pour nous sur les temps forts de l'institution, qui sont aussi ceux de sa carrière, et évoque quelques-unes des personnalités du corps professoral qui ont marqué sa génération et bien d'autres après lui.

Père Maon

Il fut le secrétaire académique « perpétuel » de la faculté de 1967 à 1987, son doyen jusqu’en 1990 mais aussi, et avant tout, un professeur de droit romain autant passionné que passionnant pour les milliers d’étudiants qui passèrent entre ses mains. J’ai nommé : le Père Maon. Considéré par ses pairs comme l’âme de la faculté, Maon a marqué l’histoire de l’institution de son empreinte, au sens propre comme au figuré. Un auditoire du 5 Rempart de la Vierge porte ainsi son nom, hommage symbolique à sa passion de l'enseignement. Cette passion, Maon l'évoque dans une interview qu'il accorda à des étudiants lors de son départ à la retraite en 1991. Grâce au concours de l'un de nos anciens, nous en reproduisons ci-dessous le contenu in extenso, témoignage d'une personnalité haute en couleur et douée d'un sens de l'humour incontestable.

Christian Panier

Depuis sa création en 1967, la Faculté de droit de Namur a vu défiler quelques 8500 étudiants sur les bancs de ses auditoires. Parmi eux, beaucoup ont choisi de devenir avocat ou notaire, certains ont préféré la voie de l’enseignement, quelques-uns se sont lancés en politique, d’autres encore sont entrés dans la magistrature et y ont pratiquement fait toute leur carrière. Ce dernier cas de figure est notamment celui de Christian Panier, qui exerça la fonction de juge pendant près de 30 ans après un passage par le Barreau. Entré à la faculté de droit de Namur en septembre 1971, il fait partie des étudiants qui ont connu le déménagement de l’institution au Rempart de la Vierge en 1973 et deviendra l’une des figures de proue de sa promotion comme président de cercle. Non sans un brin de nostalgie, il revient pour nous sur ses années de candidature à Namur, qui lui ont vraiment donné le goût du droit alors que cette branche n’était pourtant pas son premier choix d’étude.

Christiane Delvigne

Si on associe généralement une faculté à ses professeurs et, dans une moindre mesure, à ses assistants, bref aux acteurs de l’enseignement, on met en revanche moins souvent en avant les membres de son personnel administratif. Pourtant, ces derniers méritent autant, si pas davantage, de reconnaissance que les premiers. Car, après tout, ce sont eux qui font fonctionner l’institution au quotidien, eux qui gèrent le processus d’inscription des étudiants sans lequel la matière grise et les talents oratoires des enseignants ne trouveraient pas à s’exprimer, eux encore qui veillent à tous les aspects logistiques nécessaires à une formation universitaire de qualité. Aussi, en ce 50e anniversaire de la faculté de droit de Namur, il nous paraissait essentiel de sortir de l'ombre ces acteurs indispensables. Dans ce but, nous avons recueilli les propos de Christiane Delvigne, secrétaire pendant près de 20 ans, qui se souvient de la faculté comme d’une grande famille.

Xavier Dijon

Le père Xavier Dijon fait partie de ces figures qui ont fait toute leur carrière à la faculté de droit de Namur. Engagé comme assistant en 1976 après avoir suivi une formation en philosophie et en théologie dans la Compagnie de Jésus, il est nommé professeur ordinaire en 1991 et enseignera jusqu'en 2011. Pendant ces 35 ans, il participe notamment à la formation juridique des premiers étudiants de l’École Supérieure de Droit de Ouagadougou et fonde, en 1986, le Centre de recherches "Droit et sécurité d'existence", dont il assurera la direction pendant de nombreuses années. A l'occasion des 50 ans de la faculté, il a accepté de revenir sur ces épisodes et de remémorer quelques bons souvenirs de ses années à la faculté. Qu'il en soit ici vivement remercié.

Nathalie Colette-Basecqz

Nathalie Colette-Basecqz est une femme aux multiples casquettes. Avocate au barreau de Nivelles, elle est également professeure à l'Université de Namur depuis 2006 et assure par ailleurs la présidence de l'ADANam, l'Association des anciens de la Faculté de droit de Namur, depuis 2013. Elle-même ancienne de la promotion 1988-1989, elle a accepté de nous évoquer quelques souvenirs de ses candidatures et revient sur le parcours qui l'a amenée à enseigner le droit pénal et le droit international humanitaire.

Cécile de Terwangne

Longtemps, le corps professoral de la Faculté de droit est resté exclusivement masculin. Ce n'est qu'à partir des années 1990, et surtout au début du 21e siècle, que sa composition a commencé à se diversifier. Aujourd'hui, l'institution compte pas moins de 8 femmes au poste d'académique, qui occupent des charges de professeur dans le baccalauréat de jour, le baccalauréat à horaire décalé ou dans le master en Droit des technologies de l'Information et de la Communication. Parmi elles, figure Cécile de Terwangne, à qui revient le titre de première professeure de la Faculté dans une matière juridique. Ancienne étudiante de la promotion 1986, elle revient sur ses années de candidature à Namur, dont elle se souvient particulièrement pour les professeurs Maon et Baufay.

René Robaye

Quiconque a fréquenté la Faculté de droit ces 25 dernières années a inévitablement croisé le chemin de René Robaye. Les étudiants retiennent généralement de lui ses qualités de pédagogue, son humour piquant, son sens prononcé de la fête mais aussi, très certainement, son examen de droit romain. En revanche, beaucoup ignorent sans doute qu'il a suivi des études en langues romanes avant de se consacrer au droit, qu'il a fait ses premières armes d'enseignant à l'Université catholique de Louvain et qu'à une époque pas si lointaine, il a été doyen de la Faculté de droit de Namur. A l'occasion des 50 ans de l'institution, il nous remémore ces différentes étapes de son parcours professionnel dans une interview sans langue de bois.